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Entre activité à distance et protocole sanitaire, quelle place pour le travail ?

Le travail, c’est la santé. Le travail, c’est se confronter aux autres et au monde. Le travail, c’est se construire dans la différence, dans la coopération et dans l’opposition.

Le travail convoque le rapport à autrui, à l’altérité. Travailler, ce n’est pas seulement mobiliser sa pensée, mettre en oeuvre ses compétences, convoquer ses savoirs procéduraux pour exécuter une tache ; travailler, c’est mobiliser son corps en situation, aiguiser ses perceptions dans son rapport aux autres pour construire des relations efficaces de coopération en vu d’une oeuvre commune.

La crise sanitaire a mis un coup d’arrêt aux modalités d’organisation du travail que nous connaissions, elle a totalement rebattu les cartes. Le travail a consisté pour certains à nourrir au fil des semaines des relations exclusivement désincarnées via les outils numériques et à tenter d’apprivoiser de nouvelles technologies jusqu’alors inconnu. Il a fallu innover, inventer de nouvelles façons de vivre et de travailler ensemble ; il a fallu composer une nouvelle forme de collectif, créer de nouvelles normes et nous sommes dans l’ensemble parvenus à remplir nos missions.

La rentrée de septembre a sonné le retour dans les entreprises, ponctuellement ou plus régulièrement. Il nous faut maintenant nous plier aux nouvelles règles sanitaires, nous parler masqués, entretenir la bonne distance en toute occasion pour faire barrage à la maladie, nous protéger et protéger nos semblables.

Nous nous sommes retrouvés, les uns, les autres et pourtant le plaisir et la motivation au travail ne sont pas toujours au rendez-vous. Notre belle complicité s’est étiolée tandis que nous peinons à apercevoir les expressions de nos cher(e)s collègues derrière leurs masques aux couleurs chamarrées. La franche poignée de main ou la bise matinale ont cédé la place à un discret signe de tête ou de main et le cœur n’y est pas tout à fait.

Alors, pour que le travail redevienne inspirant et savoureux, pour qu’il nous permette la rencontre avec ce que nous sommes et ce que nous pouvons devenir, il nous faudra reconstruire de la convivialité, de la complicité au travers des masques et malgré les distances, il nous faudra inventer d’autres gestes pour manifester nos affects et notre plaisir à construire une oeuvre commune.

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