La littérature spécialisée en sciences sociales fait état d’une baisse significative des échanges informels lorsqu’un même espace géographique n’est plus partagé. Les règles de partage, de convialité et de vive-ensemble semblent en télétravail à long terme éclipsées par d’autres réalités : composer avec les outils collaboratifs et gérer les perturbations environnementales dans des lieux qui ne sont pas toujours adaptés.
Attention à ne pas nous laisser enfermés, piégés par ces nouvelles dispositions qui, certes, nous offrent une réduction drastique des temps de transports, un meilleur équilibre vie privée:vie professionnelle mais se traduisent aussi par une perte de sens, un manque de fluidité dans la transmission des informations, une forme d’individualisation du travail.
Or, le travail c’est l’entraide, c’est co-construire, c’est s’inspirer d’autrui, c’est laisser ses idées faire la courte échelle à celles des collègues, c’est créer collégialement, résoudre des problèmes mine de rien autour de la machine à café dans la joie, la bonne humeur et la spontanéité.
Attention à ne pas se laisser submerger par une vague déferlente de repli sur soi et oublier tous les rites porteurs de sens de la vie au bureau. Le télétravail est une disposition formidable dans nos vies surchargées d’activités, sachons en user mais pas en abuser.